B. Conséquences à l’échelle de l’individu

La présence de varroa dans la ruche est plus importante dans la zone de couvain que dans les zones de réserve car c’est dans les alvéoles de couvain qu’il se reproduit, et à partir de là qu’il repart en phase de phorèse pour un nouveau cycle. Varroa perce la cuticule de l’abeille adulte à plusieurs reprises pour se nourrir de son hémolymphe et peut passer d’une ouvrière à une autre, c’est ainsi qu’il satisfait ses besoins nutritifs. Sans hémolymphe, l’acarien meurt en quatre à six jours. L’abeille domestique européenne Apis mellifera n’a pas de comportement d’épouillage efficace. Elle n’est donc pas capable de réguler d’elle-même la croissance de la population de varroa dans la colonie. Comportement hygiénique/VSH/SMR Pendant la saison apicole, plus de la moitié de la population de varroa de la colonie se trouve dans le couvain operculé, donc en phase de reproduction.

Le parasite, en se nourrissant de l’hémolymphe, réduit la disponibilité des nutriments de l’abeille, qu’elle soit adulte ou nymphe, et appauvrit son organisme, notamment en protéines (Wendling, 2000. Aronstein, Saldivar, Douglas, 2006).

Chez la nymphe, il peut y avoir une perte de près de 30% des protéines de l’hémolymphe25 lors d’une infestation par un seul varroa, et une perte de poids de 10% ; ce phénomène est amplifié si plusieurs varroas parasitent la même nymphe, sans compter le retard de l’émergence de la jeune abeille à cause de son affaiblissement ou la mort de celle-ci. Les glandes hypopharyngiennes des nymphes parasitées ont une taille réduite26 de 15%, ce qui compromet leur rôle de futures nourrices2 (Aronstein, Saldivar, Douglas, 2006)

Conséquence du parasitisme sur la taille des nympes

Les déséquilibres qui résultent de l’appauvrissement de l’hémolymphe altèrent les capacités nourricières et cirières des ouvrières. Du fait de la présence importante de varroa dans la zone de couvain, ce sont surtout les nourrices qui sont parasitées lors de la phase phorétique. La qualité de la gelée nourricière est donc largement altérée, ce qui nuit au bon développement des larves.

Varroa a, sur l’ouvrière, un rôle délétère sur les fonctions cérébrales et comportementales. En effet, les ouvrières auront une capacité nourricière réduite, une période nourrice raccourcie, une diminution du soin apporté au couvain, une capacité de ventilation diminuée, une acceptation plus facile des abeilles dériveuses et une baisse de la capacité de retour à la ruche des butineuses. De manière générale, l’activité de l’abeille ouvrière est réduite ou altérée, quelle que soit sa tâche2. Sa longévité est aussi clairement réduite du fait de l’infestation par varroa27. Cette infestation va même accélérer l’évolution de l’ouvrière vers une activité de butinage. Or, au stade de butineuse, la longévité de l’abeille est brève28.

Concernant les mâles, les faux-bourdons ont moins de force pour féconder les reines vierges pendant le vol nuptial. D’autre part, la qualité de leur semence est altérée29. En revanche, il n’a pas été décrit de trouble des capacités reproductrices des reines en lien avec une infestation par varroa.