LE PARASITE test

Varroa destructor ressemble à un minuscule crabe aplati. Il appartient à l’embranchement des Arthropodes, tout comme les abeilles. Cela veut dire qu’il possède en commun avec l’abeille de nombreuses caractéristiques, morphologiques et biologiques. Par exemple ils ont tous les deux le corps recouvert d’une cuticule. Ceci a des conséquences pour la lutte contre Varroa. C’est un acarien, avec un dimorphisme sexuel marqué : la femelle et le mâle sont différents et peuvent se distinguer facilement. Le mâle et la femelle ont en commun d’avoir 4 paires de pattes et un corps qui se divise en 2 parties appelées idiosoma et gnathosoma.

L’idiosoma, qui est la plus grande partie, est recouvert de plusieurs plaques rigides de cuticule soudées entre elles par des membranes flexibles. Les membranes peuvent se dilater et ainsi permettre une augmentation du volume corporel lors des repas. Les plaques sont recouvertes de minuscules poils qui ont un rôle sensoriel. Le gnathosoma est une petite région qui correspond à l’emplacement de la bouche, portant une paire de chélicères, genre de pince multi-usage, et une paire de pédipalpes qui ont un rôle sensoriel. Les quatre paires de pattes permettent de se déplacer, se terminent par des ventouses pour s’agripper à l’abeille, et ont aussi un rôle sensoriel.

La femelle reproductrice est aussi appelée fondatrice. Elle est la seule à pouvoir survivre hors du couvain operculé. C’est donc elle seule qui peut être observée sur les abeilles adultes. Elle est de forme ovale, plus large que longue, mesure environ 1,7 x 1,2 mm, et est de couleur brune. Les jeunes femelles varroa ont une teinte plus claire et se foncent par la suite.

Sa paire de chélicères se termine par des petites dents qui lui permettent de percer la cuticule des abeilles et des larves pour se nourrir. Elle est la seule à pouvoir percer la cuticule des abeilles grâce à ses dents, ce qui explique qu’elle seule peut survivre en l’absence de couvain. Les autres Varroa (mâles et immatures) sont donc dépendants de la fondatrice pour se nourrir dans le couvain. Elle perce sur la cuticule de la nymphe un trou qui permettra à toute sa descendance de s’alimenter. On appelle ce trou le « puit de nourrissement ».

La femelle a une espérance de vie de 2,5 à 3,5 mois en été, plus longue en hiver. Son appareil appareil reproducteur est composé d’un seul ovaire produisant les cellules germinales. Elle a une spermathèque qui lui permet de stocker les spermatozoïdes après l’accouplement. Une seule période d’accouplement aura lieu dans sa vie, après sa naissance. Les spermatozoïdes seront utilisés beaucoup plus tard, au moment de la ponte dans le couvain. (ref2)

Le mâle est beaucoup plus petit que la femelle, il est de couleur vert très pâle. Il mesure environ 0,75 à 1,0 mm de long et 0,7 à 0,9 mm de large et a une forme plus ronde que la femelle. On ne le rencontre que dans le couvain operculé. En effet il ne peut survivre hors du couvain car il est dépendant de la fondatrice pour se nourrir. Ses pièces buccales ne lui permettent pas de percer lui-même la cuticule ni des abeilles ni des nymphes. Il est de plus très sensible à la déshydratation. Il meurt donc rapidement après l’émergence de l’abeille. (ref02, )

Son rôle se limite à la reproduction, qui se déroule dans le couvain operculé, souvent avec ses propres soeurs nées après lui.
Son appareil reproducteur est composé d’un seul testicule. Un canal conduit les spermatozoïdes vers un orifice en région ventrale. Le mâle se sert de ses chélicères, qui ont une forme particulière, pour transférer ses spermatozoïdes dans l’orifice génital de la femelle. Sa première paire de pattes porte un organe sensoriel qui permet de percevoir la phéromone sexuelle de la femelle et qui va déclencher l’accouplement. (ref7)

La progéniture, appelée « stades immatures » passe par plusieurs étapes de développement dans le couvain operculé. L’oeuf évolue d’abord en larve, en protonymphe puis en deutonymphe. La deutonymphe donne un adulte après une mue imaginale. L’adulte est d’abord transparent, de couleur claire puis se fonce. Le premier oeuf, pondu environ 70 heures après l’operculation de la cellule de couvain, donne un mâle. Les oeufs suivants, pondus à raison d’environ un toutes les 30 heures, donnent des femelles.

Le développement dure environ 6 jours pour le mâle et 5 à 6 jours pour la femelle. Les varroa immatures sont dépendants de leur mère pour se nourrir car ils ne peuvent pas percer la cuticule de la nymphe. Il vont tous se nourrir au même « site de nourrissement » prévu par leur mère sur la nymphe. Les varroa immatures qui n’auront pas fini leur développement au moment de l’émergence de l’abeille sont donc condamnés à mourir.