E. Eléments à maîtriser pour le démarrage de la saison apicole au printemps suivant

Tous les facteurs altérant la longévité de l’abeille d’hiver devront être contrôlés. Ils sont de plusieurs natures :

  • La présence d’un couvain important en milieu ou en fin d’automne, qui obligera les futures abeilles d’hiver à nourrir des larves et donc à entamer leur durée de vie en consommant une partie de leur réserve de vitellogénine.
  • La gestion du nourrissement, au 15 septembre, qui doit être raisonné, en fonction des besoins. En effet, un nourrissement excessif favorisant la miellée, stimulerait la ponte de la reine, ce qui nous amène à la présence d’un couvain en nombre, qui doit être soigné par les futures abeilles d’hiver. Cette activité d’élevage du couvain entame leurs réserves et donc leur longévité.
  • La mauvaise régulation de l’ambiance dans la ruche en hiver qui obligera la grappe hivernale à s’activer pour lutter contre les différents éléments perturbateurs. En effet, une mauvaise isolation de la ruche entraînera une surconsommation excessive et un épuisement des organismes. D’autre part, une mauvaise ventilation risque de provoquer de la condensation et de générer des gouttes glacées qui, si elles retombent sur la grappe, seront autant d’éléments perturbateurs supplémentaires. Une activité importante de la grappe hivernale la conduira à une surconsommation importante des réserves et à terme à un affaiblissement et à un épuisement de la colonie.
  • Enfin, la gestion de la varroose qui, si elle n’est pas ou est mal menée, affaiblira toute la colonie. Quand on sait que Varroa destructor se nourrit de l’hémolymphe de l’abeille et spolie ses réserves de protéines, il va l’affaiblir d’autant plus gravement que les abeilles ont un besoin vital de cette lipoprotéine qu’est la vitellogénine, pour assurer leur longévité et une reprise efficace de l’élevage du couvain au printemps.

 

En résumé, une gestion bien raisonnée du parasitisme à varroa est primordiale. Elle va assurer un bon élevage des abeilles d’hiver, leur épargner leurs réserves en vitellogénine en leur évitant d’être spoliées, et leur garantir une meilleure longévité. Cette gestion raisonnée du parasitisme va aussi éviter les mortalités de couvain, les abeilles déformées, atrophiées ou affaiblies. Ainsi, la grappe hivernale pourra redémarrer au printemps en nombre suffisant et en bonne santé, vigoureuse, élever efficacement les premiers couvains et reprendre son activité de butinage pour assurer une bonne saison apicole.